J'avais déjà écrit un billet sur le sujet en février dernier intitulé "la fessée c'est has been" dans lequel j'expliquais être une fervente opposante à ce châtiment corporel. Et il semblerait que le débat provoque une levée de bouclier. En effet, la très célèbre pédiatre et également députée Edwige Antier s'apprête à déposer une proposition de loi visant à interdire la fessée. Et oui, la France fait partie des 29 pays membres du Conseil de l'Europe à ne pas avoir encore aboli ce châtiment corporel. Edwige Antier prévoit d'inscrire cette interdiction au Code Civil et de parvenir à changer les mentalités, à provoquer une prise de conscience, notamment en lisant l'article concerné aux parents lors de leur mariage. L'objectif est de faire comprendre que le fait de lever la main, même en ne donnant "qu'une petite tape sur les fesses ou sur la main" n'a aucune vertu éducative, bien au contraire ! Cela ne fait que générer de la violence chez des enfants qui comprennent que le fort a le droit de taper le faible et que les conflits ne peuvent se résoudre que par la violence. Et oui, difficile d'expliquer à un enfant qui reçoit une tape ou une fessée qu'il n'a pas le droit de faire la même chose... Les 38 années d'expérience de la pédiatre lui ont permis de constater que les enfants qui reçoivent des "petites tapes" ou des fessées, même occasionnellement, auraient tendance à être menteurs, sournois et agressifs.
Toutefois, la fessée est largement considérée, notamment en France, comme une "technique éducative" et reste bien ancrée. Mais il ne faut pas perdre espoir : en effet, en Suède, avant l'interdiction de la fessée en 1979, 70% des parents y étaient opposés... Pour l'heure, ils sont tout juste 10% en France a militer en faveur de l'interdiction de la fessée. Il faut arrêter de penser que si on ne donne pas la fessée à ses enfants on va en faire des enfants rois : c'est faux, je peux vous l'assurer. Mes quatre loulous n'ont jamais reçu de fessée et ils ne sont pas pour autant mal éduqués. Evidemment, la tâche est moins facile pour les parents qui doivent prendre sur eux et accepter de régler le problème d'une autre manière, notamment par le biais de la punition, en mettant l'enfant à l'écart ou encore en haussant la voix. Arrêtons une bonne foi pour toutes de croire "qu'une bonne fessée n'a jamais fait de mal à personne". Donner la fessée c'est avouer à l'enfant son impuissance et donc ne pas inspirer le respect : à méditer...
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