La Défenseure des enfants Dominique Versini a récemment présenté un rapport en vue de l'adoption d'une loi interdisant tous les châtiments corporels dans l'éducation des enfants. En clair, il s'agit d'interdire la fessée au sein des familles.
Un vaste débat que celui-ci : on a d'un côté les partisans, ceux qui considèrent que "ça n'a jamais fait de mal à personne", et oui, encore une phrase toute faite, telle que je les aime, et de l'autre (j'en fais partie) ceux qui ont choisi un système d'éducation sans violence, basé essentiellement sur le dialogue et la confiance.
A ce jour, plus d'un tiers des pays du Conseil de l'Europe (Allemagne, Autriche, Grèce, Espagne, Norvège, Suède,...) ont interdit formellement tout châtiment corporel. Et au Québec, les lycéens peuvent même suivre des cours de "parentalité" afin de se préparer à leur futur rôle de parents. Ces pays ont montré qu'il existe des moyens positifs pour discipliner les enfants, sans avoir pour autant à recourir aux châtiments corporels.
On m'a souvent dit " attention, tu vas en faire des enfants rois, à un moment donné il faut savoir dire Stop à un enfant et la fessée n'a jamais tué personne". Oui, savoir dire Stop je suis entièrement d'accord mais à quoi bon traduire cela par une fessée ? Quel en est l'intérêt, si ce n'est celui de se sentir soulagé ?
De nombreux parents s'évertuent à interdire à leurs enfants de taper leurs petits camarades de classe, leurs frères et soeurs ou encore la maîtresse d'école ou la nounou... sachant qu'eux mêmes ne se privent pas de donner la fessée : comment voulez vous qu'un enfant ne reproduise pas de gestes de violence alors qu'il en est lui même l'objet ? Et oui, même si cela est difficile à admettre par la plupart des parents adeptes de la fessée, il s'agit bel et bien d'un acte de violence, d'un châtiment corporel qui peut malheurement dans certains cas, lorsque le geste n'est pas bien "contrôlé"très mal tourner... Car on ne parle pas ici d'une claque, qui, dans un moment "d'intense énervement" peut échapper...
Enfant, j'ai énormément cotisé : combien de fois ais-je entendu ma mère se plaindre : "ah, j'en ai encore mal à la main ou au moins tu pleures pour quelque chose ou encore tiens, celle-ci tu ne l'avais pas vu arriver hein ?"... Petite, je m'étais jurée que jamais je ne frapperai mes enfants. Un grand défi. Et pour le moment j'avoue avoir tenu ma promesse et j'en suis assez fière même si ce n'est pas la solution la plus "facile" pour un parent "poussé à bout de nerfs" par ses petits monstres. Il faut réellement savoir se maîtriser dans ces moments là. J'utilise, pour ma part, deux armes imparables : le haussement de la voix et la punition. Sans oublier les non moins célèbres : "montes dans ta chambre ou vas au coin" ! Et je vous garantis que mes quatre loulous ne sont pas des enfants rois pour autant !!!
Un sondage publié sur le Figaro.fr en date du 25 janvier dernier fait ressortir que seulement 9,58 % des parents interrogés (sur un total de 22139 votants) sont pour l'interdiction de la fessée en France. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. Personnellement, moi, je trouve ça "has been", la fessée. Pas vous ?
Il est vraiment temps d'arrêter avec cette nostalgie du "de mon temps, on ne se posait pas tant de question, on corrigeait et derrière les enfants rentraient dans le droit chemin". Il faut vraiment travailler sur l'élaboration d'une véritable politique d'accompagnement des parents dans leur parentalité.
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